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Le Suaire


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Le Suaire

U  n  e      d  o  u  b  l  e      i  m  p  o  s  t  u  r  e      v  i  e  i  l  l  e      d  e      2 0 0 0      a  n  s     ?




Si la datation proposée par Rogers est fondée et que le suaire de Turin date bien de l'antiquité, il n'y à plus qu'une seule possibilité envisageable d'un point de vue sceptique : le faussaire était un contemporain de Jésus. Si cette thèse était établie, la relique controversée depuis le moyen-âge pourrait devenir une pièce à conviction démontrant l'exacte contraire de ce qu'elle est sensée prouver.

Résumé

  Les hypothèses de Rogers :

Le chimiste et sindonologue américain Raymond Rogers élabora plusieurs hypothèses intéressantes au sujet du linceul de Turin que sa disparition en mars 2005 ne lui permit pas de développer.

Il jeta tout d'abord un doute sur les analyses radiocarbone effectuées en 1988 qui avaient daté la relique du XIVè siècle. Il y parvint en suggérant que l'échantillon radiocarbone avait été prélevé dans un morceau du drap restauré au XVIè siècle. Il détermina également une fourchette d'âge pour le linceul en examinant la présence ou non de vanilline dans les fibres de lin. La fourchette qu'il détermina est de 1300 ans à 3000 ans. Cette période est certes très vaste mais ce qu'il faut retenir c'est que selon ses calculs l'âge minimum du linceul serait de 1300 ans, ce qui signifie qu'il existait déjà au VIIè siècle soit environ 700 ans minimum avant la période déterminée par la radiodatation. Bien qu'assez vague et fort controversée, cette méthode de datation qu'il inventa pour la circonstance jette désormais un doute sur l'âge du suaire et permet à nouveau d'envisager qu'il pourrait être contemporain de Jésus.

Rogers est aussi l'auteur d'une théorie de la formation de l'image très intéressante. Le léger brunissement des fibrilles de surface qui forment l'image pourrait avoir été provoqué par une réaction de Maillard à froid, sorte de "caramélisation" d'une couche d'impuretés présente à la surface du linge qui se serait retrouvée en contact avec des gaz aminés dégagés par le corps du supplicié. Nous verrons plus bas que, si sa théorie est très séduisante, il est impossible d'être d'accord avec la manière dont il envisagea le processus de formation de l'image.

  Jésus historique et "parole d'évangiles" :

Nos connaissances actuelles nous permettent de dire sans trop de risque que le personnage historique dont s'inpirèrent les premiers chrétiens pour inventer Jésus Christ n'avait rien du doux agneau venu pour sauver tous les hommes. Rebelle au système politico-religieux de son temps, il tenta, avec l'aide d'un réseau de partisans très différents des apôtres, de soulever le peuple pour renverser Hérode afin de monter sur le trône avant de chasser les romains. Le christianisme lui-même, très influencé par la pensée essénienne, ne fut absolument pas ce surgissement entièrement nouveau qu'enseignent les écritures.

La réalité historique du 1er siècle était très différente de ce que les évangélistes nous rapportent et, concernant Jésus, à part dans les écrits bibliques, nous n'avons toujours aucune preuve indiscutable de son existence et encore moins de sa résurrection.

L'apparition de l'image du linceul à cette époque peut parfaitement s'expliquer par une volonté des alliés politiques de "Jésus" de l'utiliser après sa mort comme arme politique.

  Mon scénario se fonde sur les constatations suivantes :

Les hypothèses de Rogers suggèrent que les analyses du radiocarbone sont erronées.

Par conséquent, jusqu'à ce qu'une preuve définitive de l'âge du linceul soit trouvée, il est de nouveau permis de partir du principe que cette relique pourrait être du 1er siècle.

Contrairement aux thèses des sindonologues, mon scénario part du principe que le premier siècle ne comptait pas plus de fils de dieu qu'aujourd'hui, pas plus de miracles et pas plus d'interventions divines pour changer le cours des choses. A cette époque les hommes n'étaient pas différents de ce qu'ils sont aujourd'hui avec leurs ambitions politiques et leur soif de pouvoir. La misère, les maladies, les croyances et les superstitions étant beaucoup plus répandues qu'aujourd'hui, les gourous pouvaient exercer sur les foules une influence encore plus grande que de nos jours. Un monde brutal et injuste propice à l'apparition de nouvelles croyances.

On peut recenser 6 possibilités pour expliquer les origines du "st suaire"  :

1 - C'est un faux du XIVè siècle. Cette version vient d'être remise en cause et ceux qui la soutiennent n'ont jamais vraiment cherché à apporter de réponses aux nombreuses questions qu'elle soulève.
(voir : "Matériel sindonologique")

2 - C'est un faux du VIè siècle fabriqué par les Byzantins ou par les habitants d'Édesse. Je connais très mal cette période et cette hypothèse sera peut-être invalidée comme la précédente si de nouvelles analyses du radiocarbone sont entreprises mais cette date me semble beaucoup plus probable que le XVIè siècle.

3 - Le suaire apparu à Lirey en 1357 (un faux grossier selon le Mémorendum d'Arcis) et acquis par Anne de Lusignan en 1453 fut remplacé vers 1506 par le faux actuel fabriqué par Léonard de Vinci qui travaillait à l'époque pour la famille de savoie. Une théorie d'apparence très romanesque et cependant bien séduisante qui permettrait effectivement d'expliquer beaucoup de choses.

4 - C'est, comme le croit les "sindonologues", l'authentique linceul du Christ. Sa formation inexplicable est miraculeuse et prouve de ce fait la résurrection et la nature divine de Jésus. Pour cette explication il suffit d'avoir la foi mais ce n'est pas mon cas.

5 - La formation de l'image, comme le pensait Rogers, est due à un phénomène naturel provoqué par le hasard. C'est en cela que je ne suis pas d'accord avec lui. Nous verrons à quel point cette hypothèse est irrecevable et très révélatrice de l'impasse dans laquelle ce scientifique croyant s'était engagé pour ne pas se trouver confronté à certaines conséquences de sa découverte.

6 - Enfin il ne reste plus qu'une possibilité : Le suaire est un faux du 1er siècle. Inimaginable d'un point de vue biblique mais tout-à-fait possible et explicable historiquement par ce scénario.

Cette dernière hypothèse qui ne manquera pas de sembler irréaliste aux partisans de la "parole d'évangiles" est pourtant la seule piste qui pourrait tout expliquer de cette objet réputé impossible tant pour la technique utilisée que pour les motivations de ceux qui l'ont fabriqué. Un seul problème pour les croyants mais de taille : au lieu de prouver la résurrection, cette hypothèse ne marche vraiment bien que si c'est le cadavre de Jésus en personne qu'on a utilisé pour fabriquer l'image, et, si Jésus avait un cadavre disponible pour le faussaire, c'est qu'il n'a pas pu ressusciter ! Ce constat provoquera sans doute de très violentes réactions mais c'est une hypothèse qui pourrait enfin rendre cet objet possible. Cette mort de Jésus est, selon moi, la conséquence inacceptable de l'hypothèse de Rogers que celui-ci rejeta quitte à engager sa théorie dans une impasse.

  Résumé du scénario :

Thèse de départ : L'homme du suaire est bien Jésus et le sang imprégné dans le tissu est le sien mais l'image fut fabriquée artisanalement.

Aidé, non par les apôtres, mais par des partisans pragmatiques et ambitieux, comptant dans leurs rangs quelques personnages fortunés et haut placés, Jésus se fait organiser de faux miracles pour convaincre les foules de sa nature divine et du bien fondé de ses ambitions. Il cherche à soulever le peuple pour renverser le pouvoir politico-religieux illégitime en place depuis plus d'un siècle, chasser les romains et monter sur le trône de David dont il se prétend le descendant. Quand il croit le moment venu il entre dans Jérusalem et tente une grande action symbolique et spectaculaire. Aidé par certains de ses compagnons (pas les apôtres), il chasse les marchands du temple mais cette action ne provoque pas la rébellion escomptée. Le peuple ne comprend pas et commence à trouver Jésus et ses sbires dangereux et irrespectueux des lieux saints et des traditions. Il est arrêté. Ses partisans savent qu'il ne s'en sortira pas. Ils se demandent alors ce qu'il est possible de faire pour continuer leur action. Suffira-t-il de faire de leur leader un martyr ? Certains commençaient à croire qu'il pouvait être le messie annoncé un siècle plus tôt par le maître de justice des esséniens. Comment confirmer et installer cette croyance ? En faisant croire qu'il a ressuscité comme il l'avait annoncé. Il faudrait pour cela que le corps du maître disparaisse comme par miracle après sa mort et qu'on produise une preuve matérielle de sa résurrection. On pourrait y arriver avec quelque chose qui serait en contact avec son cadavre. Une seule possibilité : son linceul. L'un des faiseurs de miracles se souvient alors d'un phénomène qu'il a un jour observé et qui pourrait permettre de produire une image d'apparence miraculeuse. Il se met à l'ouvrage. Après quelques essais il parvient à produire une image à partir d'un moulage. Jésus sera bientôt crucifié et le temps presse. L'artisan prépare du plâtre, les ingrédients d'un mortier spécial (qui reste à déterminer, avis aux amateurs !), une table et un châssis de bois. Il ne faudra pas que le corps du maître soit jeté à la fosse commune car il lui faut un linceul. Il faudra par conséquent qu'il soit enseveli dans un tombeau ce qui aura aussi comme avantage de rendre sa disparition bien visible. Ça ne sera pas facile d'obtenir cette autorisation auprès de Pilate mais Joseph d'Arimathie s'en chargera. Joseph est un homme riche, influent et respecté qui connaît le procurateur et bénéficie de sa confiance. C'est aussi lui qui offrira au maître le tombeau qu'il venait de se faire creuser pour son propre usage et c'est encore lui qui achètera un linceul de lin d'une grande finesse afin que le travail du faussaire soit le plus parfait possible.

A la mort de Jésus tout se déroule comme prévu. Le corps est dérobé et le travail du faussaire est terminé en quelques jours mais des imprévus feront que la pièce à conviction ne pourra jamais être utilisée politiquement. Poussé à s'expatrier par les persécutions antichrétiennes qui commencent très vite après la mort de Jésus et profitant de l'invitation du roi Abgar V, un disciple de Jésus se rend à Édesse muni du linceul. Le roi souffrant de ce qu'il prend pour la lèpre, découvrant l'image, guérit comme par miracle. La légende du "Madylion/Suaire" commence.

Si vous désirez à présent en savoir plus, il ne vous reste plus qu'a cliquer sur ce lien :


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